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Quand l’or bleu talonne l’or noir

Publié le lundi 5 février 2007.


Comparaison entre le prix d’un litre d’eau en bouteille et un litre de gazole

Eau en bouteilleGazole
BRESIL São Paulo 0,90 0,49
KENIA Nairobi 0,65 0,58
JAPON Tokyo 0,90 1
HONGRIE Budapest 0,60 0,97
ISRAEL Jérusalem 0,48 0,75
CANADA Montréal 0,40 0,56
ETATS-UNIS Washington 0,40 0,40
VENEZUELA Caracas 0,35 0,25
COLOMBIE Bogota 0,32 0,32
SENEGAL Dakar 0,31 0,64
PAKISTAN Karachi 0,30 0,59
TAÏLANDE Bangkok 0,28 0,30
INDE New Dehli 0,20 0,45
ARGENTINE Buenos Aires 0,13 0,30
FRANCE Paris 0,25 1
NIGERIA Lagos 0,09 0,30

L’Organisation mondiale de la santé a rappelée hier qu’un milliard d’humains n’ont pas accès à de l’eau potable, et que l’eau insalubre est la première cause de mortalité. Pas moins de trente mille personnes meurent chaque jour de maladies diarrhéiques, principalement des enfants. Dimanche, les organisateurs du second Forum alternatif mondial de l’eau organisé à Genève ont appelé à créer une taxe de solidarité sur l’eau pour financer l’idée de service public mondial et lutter contre la privatisation de l’eau. Dans certains pays, les carburants se vendent moins cher qu’une eau ordinaire en bouteille...

Référence : LIBERATION F du 25 août 2006

Dans notre Région, aussi, les prix de l’eau n’arrêtent pas de grimper

L’arrêt de l’exhaure dans les mines du bassin houiller et dans les mines du Warnd en Sarre, engage une situation d’irréversibilité. Dans le passé, cette exhaure nécessaire pour ne pas laisser noyer le fond, a permis de disposer de l’eau en abondance. Lorsque leur qualité le permettait, ces eaux ont été utilisées pour l’alimentation en eau potable des villes et cités ou industrielle. Les eaux non utilisées étaient rejetées dans les cours d’eau ou les ruisseaux permettant ainsi de réguler les débits.

La remonté de l’eau lors de l’ennoyage aura un impact négatif sur la qualité de l’eau qui, s’imprégnant des différentes substances présentes au fond et mise en dissolution, la rendra impropre à la consommation.

L’arrêt de l’exhaure se traduira par des modifications profondes et provoquera des modifications irréversibles du milieu naturel, ce qui nécessitera des dispositions correctrices, notamment pour éviter les risques d’inondations. Cela implique la mise en place de stations de relevages, d’ailleurs programmés sur la vallée de la Rosselle entre-autre, sur les zones les plus basses : secteur de Rosbrück (weyergraben) Forbach ( Marienau) Petite-Rosselle (rue des Fleurs) …

La prise en charge de ces stations de relevages reviendra aux collectivités, donc aux citoyens qui payeront en lieu et place de l’industriel ou de l’Etat.


Le bilan :

Les sources d’approvisionnement en eau potable actuelles n’étant plus utilisables, la nécessité d’un approvisionnement hors du domaine suite à l’ennoyage est donc devenu incontournable.

Ainsi, le syndicat des eaux du Windborn, est-il en train de réaliser sept nouveaux forages dont cinq en forêt de Longeville les St. Avold de même que la pose de 12379 m. de canalisations qui doivent assurer l’alimentation en eau potable de la population de Merlebach et de la Communauté d’Agglomération de Forbach et de Farébersviller. Ces forages ne représentent cependant que 5 millions de m3 ce qui sera largement insuffisant si la pollution atteint la nappe de Lauterbach (Sarre) dont les forages complétant l’alimentation de la Communauté d’Agglomération de Forbach, notamment les citées de Forbach et Petite-Rosselle.

Le coût total de l’opération s’élève à 10 millions d’euros financés par des crédits européens, par le syndicat du Windborn, le Département, l’Agence de l’Eau, donc en grande partie à la charge des collectivités et des consommateurs. Dans un même temps,20 nouveaux forages en plus de 40 existants, sont réalisés par la SEE ( Société des Eaux de l’Est) organisme privé, filiale de Suez, pour fournir l’eau de la plate-forme de Carling. Ces forages de la SSE se situent tout autour de Carling et de Creutzwald, beaucoup plus près et donc bien moins chers. Cet état de fait est choquant. En effet, l’eau appartient à tout le monde, c’est un bien collectif ; sa gestion et son exploitation ne doivent pas servir à enrichir des sociétés privées mais doit revenir à un organisme public sous contrôle des groupements intercommunaux. La mise en place d’un SAGE ( Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) dans le Bassin Houiller, lorsqu’il sera opérant, devrait pouvoir éviter des situations analogues. En attendant ce sont les consommateurs et les collectivités qui paient. Foin du principe ’’ Pollueur Payeur ’’ pourtant inscrit dans les textes.

Ponctionnés à longueur d’années pour des aménagement rendus nécessaires suite aux pollutions industrielles ou a des choix douteux, jusqu’où les consommateurs accepteront-ils de payer ?

En attendant, le prix de l’eau est annoncé à la hausse. Le Comité de Bassin Rhin-Meuse a voté une augmentation des redevances qui se traduira par une hausse moyenne de 5 %

Conséquence : Le prix de l’eau n’a donc pas fini de monter.

La parade : traquer le gaspillage et récupérer l’eau de pluie pour diverses utilisations et réduire ainsi la consommation.

Cette parade citoyenne donne déjà des résultats en montrant une baisse globale de la consommation des ménages sur la zone de la Communauté d’Agglomération de Forbach. Une réaction de l’exploitant en eau (Véolia) qui considère que cet état de fait engendrent moins de rentrées financières sur les volumes d’eau non consommés, et devrait être compensé par une taxe supplémentaire sur l’assainissement …. ? Le fermier ( la Communauté d’Agglomération de Forbach) donnera-il son aval à cette demande ? Ce sont évidemment les élus qui décideront mais, dore et déjà pour notre part, nous nous y sommes opposés !